Saint-Gobain - Document d'enregistrement universel 2019

2 Stratégie Le Groupe et son environnement www.saint-gobain.com SAINT-GOBAIN DOCUMENT D’ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2019 32 Un découplage est nécessaire à l’heure où la croissance économique pourrait être freinée par le manque de ressources. Des débats se font jour actuellement, certains affirmant que le seul scénario crédible de neutralité carbone passe par la décroissance. Saint-Gobain croit, au contraire, que la neutralité carbone est compatible avec la croissance et qu’une économie bas-carbone est porteuse de perspectives de croissance pour les économies. À travers ses engagements (voir Section 4, Chapitre 3), son rôle actif pour exercer une influence vertueuse sur l’ensemble de sa chaîne de valeur et la mise sur le marché de solutions toujours plus durables et respectueuses de l’environnement, le Groupe a pleinement intégré ce défi du changement climatique à sa vision stratégique. Raréfaction des ressources, recyclabilité, c) transition vers une économie circulaire Par ailleurs, les politiques publiques adoptent de plus en plus fréquemment une approche par « cycle de vie » qui tient compte de l’impact environnemental d’un bâtiment dans son intégralité, de l’extraction des matières premières à sa déconstruction et au recyclage de ses matériaux, notamment en France, dans un volet du projet de loi « antigaspillage pour une économie circulaire » adopté fin 2019. À l’échelle européenne, les 54 actions du plan en faveur de l’économie circulaire lancé en 2015 ont aujourd’hui été mises en œuvre ou sont en train de l’être. En 2016, les activités liées à l’économie circulaire, comme le recyclage ou la réparation, ont généré près de 147 milliards d’euros en valeur ajoutée (1) . La revalorisation des matériaux permet ainsi de limiter l’utilisation de ressources et les émissions, tout en générant une croissance économique supplémentaire notamment parce qu’elle stimule la recherche d’innovations technologiques (2) . Dans le secteur de la construction en particulier, responsable de 40 % de la production de déchets à l’échelle de la planète et de 40 % de la consommation des ressources, la transition vers l’économie circulaire induit un renouvellement profond à différents niveaux de la chaîne de valeur : process de production, formulation des produits, gestion de la fin de vie des produits, recyclage, réemploi, développement de l’économie de la fonctionnalité, etc. L’essor de la préfabrication (voir Section 4.4.3 du présent Chapitre 2) et le développement des solutions de construction légères (voir Section 4.2 du Chapitre 3) font partie des réponses à ces grands enjeux. La transformation digitale 2.1.2 Le numérique ouvre de nouvelles opportunités dans les échanges commerciaux, avec un taux de croissance annuel très élevé du e-commerce partout dans le monde depuis le début des années 2000. Cette croissance n’est plus essentiellement le fait des pays développés : dans les pays émergents, 3 milliards d’utilisateurs devraient recourir à Internet en 2022, contre 2,1 milliards en 2017 (3) . Le faible coût d’investissement nécessaire au lancement d’une plateforme de commerce en ligne a réduit les barrières à l’entrée tandis que l’asymétrie d’information entre vendeurs et clients se réduit. Se rapprocher des clients finaux pour éviter de nouvelles intermédiations devient aujourd’hui impératif pour les entreprises. Pour répondre à cet enjeu, le Groupe a, par exemple, mis à disposition une marketplace (un marché) pour ses distributeurs au Brésil (Toca Obra) et lancé Autover Shop, site de e-commerce pour le marché de la réparation de pare-brise. Par ailleurs, pour se différencier, ce n’est plus seulement le produit qui compte mais les services associés. Le digital redessine les équilibres concurrentiels et la manière dont les entreprises interagissent avec leurs parties prenantes (clients, salariés, fournisseurs). Le digital révolutionne également l’organisation des usines et est à l’origine d’une évolution majeure et progressive des modes de production : il donne accès en temps réel à de très nombreuses informations sur les outils industriels désormais interconnectés et permet une analyse poussée de ces données. L’industrie 4.0 fait partie intégrante du Groupe grâce à l’analyse de données intelligentes, l’automatisation et les opérateurs augmentés. On recense ainsi des avancées de deux ordres : d’une part, l’augmentation de la productivité, grâce à la réduction des stocks, des pannes, des pertes de temps et de matière ; d’autre part, l’amélioration de la flexibilité des processus productifs. L’industrie 4.0 ouvre également les perspectives d’une personnalisation de masse, qui repose notamment sur des actifs localisés au plus près des clients finaux. Avec le numérique se prépare également un profond renouvellement du bâtiment et de l’habitat. L’intégration numérique des bâtiments génère des changements techniques dans la construction, notamment par l’utilisation croissante de la maquette numérique, ou Building Information Modeling (BIM), qui offre une vision intégrée du bâtiment durant toutes les étapes de son cycle de vie. La domotique, qui contribue notamment à réduire la consommation énergétique des bâtiments et à améliorer la sécurité, permet également une intégration toujours plus complète des équipements intelligents dans les usages du quotidien, aussi bien dans l’habitat que dans l’automobile et les transports. À travers son offre de solutions et en faisant évoluer ses manières de travailler, d’interagir avec ses clients ou fournisseurs, de fabriquer ses produits et de les distribuer, Saint-Gobain poursuit sa transformation digitale et prévoit une accélération dans le cadre de son programme Transform & Grow . (1) « Boucler la boucle : la Commission met en œuvre le plan d’action en faveur de l’économie circulaire » – Commission européenne – Communiqué de presse, mars 2019. (2) 6 th Global Environment outlook, 2019 – Nations unies. (3) Boston Consulting Group, Digital Consumers, Emerging Markets and the $4 trillion future, septembre 2018.

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