Saint-Gobain - Document d'enregistrement universel 2020
2 Stratégie L’environnement du Groupe www.saint-gobain.com SAINT-GOBAIN DOCUMENT D’ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2020 32 L’environnement du Groupe 1. Grands défis et opportunités 1.1 Saint-Gobain évolue dans un monde en constante mutation. Trois grandes tendances émergent cependant depuis plusieurs années déjà, et sont accélérées par la crise sanitaire : le monde exige un développement plus durable ; il est plus local et plus digital. Un monde qui exige un 1.1.1 développement plus durable Tendances et risques 1.1.1.1 L’année 2020 marque symboliquement le trentième anniversaire du premier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui a servi de base à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Depuis, le consensus scientifique n’a cessé de confirmer et de préciser, année après année, la réalité de phénomènes multiples qui ont la particularité de se renforcer mutuellement. Il s’agit d’abord d’impacts directs sur l’environnement, allant de l’intégrité des écosystèmes à la biodiversité. De manière corrélative, les conséquences concernent l’ensemble des aspects de la vie humaine, allant de l’accès à l’eau et à la nourriture jusqu'aux ressources nécessaires aux processus industriels et à la survivabilité sur des territoires menacés. Cela induit in fine des risques géopolitiques réels et potentiellement extrêmes. Des engagements croissants des pouvoirs 1.1.1.2 publics en faveur de la transition énergétique L’insuffisance des mesures prises pendant cette période a conduit les scientifiques à envisager des scénarios plus sombres. Dans ce contexte, les États ont décidé de s’engager sur des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de limiter la hausse des températures, premier marqueur du dérèglement climatique. De ce point de vue, l’Accord de Paris de 2015 est un repère important dans la mesure où il porte l’ambition contraignante de maintenir la hausse des températures en dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, ce qui implique de réduire les émissions de GES de 2,7 % par an de 2020 à 2030. Cet objectif semble pourtant limité si on le compare à la nécessité de réduire les émissions de GES de 7,6 % par an sur la même période, afin de limiter la hausse des températures à 1,5 °C, niveau au-delà duquel les conséquences environnementales et économiques seraient majeures. En décembre 2020, cinq ans après l’accord de Paris, les 27 pays de l’Union européenne se sont mis d’accord sur un nouvel engagement : porter la réduction totale des émissions de GES d’ici 2030 au minimum à 55 % par rapport au niveau de 1990. Nations unies pour l’environnement (PNUE) compare l’écart entre ces engagements et la baisse nécessaire pour respecter l’objectif. En 2020, à nouveau, leur conclusion est que « le monde n’est absolument pas sur la bonne trajectoire pour combler ce fossé et pour respecter les objectifs de l’accord de Paris ». Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint, en 2019, un record historique de 59 milliards de tonnes (gigatonnes ; Gt) équivalent CO 2 , ce qui signale une poursuite de l’augmentation rapide des émissions. Quant à l’année 2020, elle constitue un moment unique et sans doute déterminant : si la crise sanitaire a comme conséquences une baisse attendue de 7 % des émissions, il ne s’agit que d’une baisse conjoncturelle liée aux conséquences de la pandémie sur la production, la consommation et les transports. Les plans de relance annoncés par les grandes puissances et par les organisations régionales telles que l’Union européenne, qui se mesurent en milliers de milliards d’euros, représentent potentiellement une partie de la solution : par leur ampleur inédite, ils peuvent permettre d’atteindre les objectifs de limitation de hausse des températures, à condition d’être suffisamment fléchés vers le financement de la transition écologique (voir dans ce chapitre 2, section 1.2.1.1). Chaque année, sur la base des derniers travaux scientifiques, l’ Emissions Gap Report du Programme des L’effet accélérateur de changement qu’offre paradoxalement la crise sanitaire représente pour Saint-Gobain à la fois des opportunités et la confirmation de son credo : dans le cadre du débat autour de la réponse au défi climatique, le Groupe croit que la neutralité carbone est compatible avec la croissance et qu’une économie bas-carbone offre des perspectives de croissance vertueuse. Engagements des entreprises 1.1.1.3 Pour que ces objectifs soient tenus, la vision politique portée par les États doit être accompagnée par des actions concrètes de la part des autres acteurs de la société, au premier rang desquels les collectivités locales, mais aussi les entreprises, qui doivent s’efforcer de contenir l’impact de leurs propres activités. En 2019, Saint-Gobain a officialisé son soutien à l’initiative Business Ambition for 1,5 °C portée par le Pacte mondial (sur le partenariat avec le Global compact, voir le chapitre 3, section 1.6.2). Cette initiative exhorte les leaders du monde des affaires à engager leurs entreprises sur des objectifs concrets alignés sur la limitation de l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels, l’objectif final étant de soutenir une « transformation véritablement systémique » (1) . Le Groupe s’est ainsi engagé à atteindre l’objectif de « zéro émission nette » d’ici à 2050, alors que Saint-Gobain s’était déjà engagé à réduire ses émissions de CO 2 de 20 % entre 2010 et 2025. Plusieurs programmes et outils ont été mis en œuvre afin de soutenir cet objectif, comme la fixation de prix internes du carbone – un pour les projets d’investissement et un pour les projets de Recherche et Développement – en vue d’orienter les décisions de l’entreprise en faveur de solutions bas-carbone. (1) « Rejoignez la campagne pour notre seul avenir » – https://unglobalcompact.org/take-action/events/climate-action-summit-2019/business-ambition
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