Saint-Gobain - Document d'enregistrement universel 2020

2 Stratégie L’environnement du Groupe www.saint-gobain.com SAINT-GOBAIN DOCUMENT D’ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2020 36 La ville durable, c’est aussi une ville qui est solidaire sur le plan social comme sur le plan économique ; cela implique notamment de développer l’accès aux infrastructures, en équipant les zones urbaines de réseaux de distribution de l’eau ou de systèmes de traitement des déchets, mais aussi des services essentiels tels que l’éducation. Les politiques publiques d’aménagement des territoires, et la planification urbaine en particulier, peuvent jouer un rôle décisif pour limiter les impacts négatifs de l’urbanisation. Sur le plan social, cela signifie notamment prévoir des structures mixtes, afin de limiter la distance entre les logements, les emplois, les services et les autres activités sociales. Sur le plan environnemental, cela signifie notamment diminuer l’empreinte spatiale des villes en visant la densification des zones urbaines. Dans le cas des villes existantes, il s’agit de la rénovation de bâtiments, ou de construire au-dessus des structures existantes. Dans le cas des villes nouvelles, il s’agit de privilégier les immeubles de grande hauteur et les immeubles regroupant plusieurs unités d’habitation, au détriment des maisons individuelles, mais aussi d’intégrer au tissu urbain des bâtiments multi-usages et des services de transport public efficaces. Pour protéger et améliorer la qualité de vie, et contribuer au maintien de la biodiversité, il est possible de donner droit de cité à la nature dans les villes en intégrant des outils tels que des façades et des toitures végétalisées, ainsi que des espaces verts tels que des forêts urbaines, mais aussi en développant des systèmes intégrés et performants de gestion de l’eau à l’échelle des villes. Enfin, on peut diminuer drastiquement l’impact carbone du processus de construction des bâtiments, et faire appel à des matériaux recyclés et recyclables. De manière générale, l’objectif est de créer les conditions qui permettent la transformation des villes pour les rendre durables. Concrètement, cela veut dire planifier, mesurer les résultats, en rendre compte, mais aussi, si nécessaire, créer au niveau local la réglementation qui peut faire défaut au niveau national, ou encore créer des quartiers à faible empreinte carbone, susceptibles de donner l’exemple. Il s’agit aussi de générer des synergies et de surmonter les blocages liés aux politiques nationales via des alliances d’un type nouveau entre les acteurs de cette transformation. Un bon exemple en est le C40, un réseau transnational qui réunit une centaine des plus grandes villes du monde et près de 700 millions d’habitants, déterminés à agir pour limiter le changement climatique (1) , ou le Global Covenant of Mayors for Climate & Energy (2) , qui rassemble près de 10 000 villes et collectivités locales. Transports et mobilités 1.1.2.9 La mobilité est au cœur des enjeux de développement durable. La technologie et la digitalisation ont certes entraîné un effet de « rétrécissement » du monde, mais être en connexion les uns avec les autres, physiquement, reste un besoin humain fondamental. La globalisation et l’accroissement de la mobilité des individus, conjugués à l’augmentation moyenne du niveau de vie, causent de manière logique une augmentation des déplacements à l’échelle locale comme mondiale, que ce soit grâce à des véhicules individuels, des transports collectifs terrestres (trains, tramways, bus) ou par avion. efficaces afin de relier de manière optimale lieux de travail, de logement, et de services. Ces transports peuvent être assurés par des véhicules plus légers, afin d’être énergétiquement performants et plus propres, afin de limiter les émissions de polluants, ce qui induit la généralisation des véhicules hybrides ou entièrement électriques. Les conséquences en sont multiples, comme la nécessité de les isoler de manière optimale – pour améliorer l’efficacité des batteries – ou l’impératif de concevoir différemment les bâtiments pour y intégrer des stations de chargement. Ils doivent enfin offrir un confort maximal dans tous les domaines. La qualité de vie des citoyens et la nécessité de construire des territoires durables et inclusifs au niveau local et à l’échelle d’un pays dépendent de systèmes de transport Une autre tendance de fond se dessine : celle de l’évolution des besoins des consommateurs, donnant une préférence croissante à l’usage des véhicules individuels plutôt qu’à leur possession. Cette tendance de fond, qui s’inscrit dans un mouvement de société plus large, a des impacts concrets très forts en termes de conception des véhicules. Un monde plus digital 1.1.3 La révolution digitale et la distribution 1.1.3.1 Le numérique ouvre de nouvelles opportunités dans les échanges commerciaux, avec un taux de croissance annuel très élevé du commerce électronique partout dans le monde depuis le début des années 2000. Cette croissance n’est plus essentiellement le fait des pays développés : dans les pays émergents, 3 milliards d’utilisateurs devraient recourir à Internet en 2022, contre 2,1 milliards en 2017 (3) . Se rapprocher des clients finaux pour éviter de nouvelles intermédiations devient aujourd’hui impératif pour les entreprises. Par ailleurs, pour se différencier, les services associés jouent un rôle majeur. Le digital redessine ainsi de manière globale les équilibres concurrentiels et la manière dont les entreprises interagissent avec leurs parties prenantes (clients, collaborateurs, fournisseurs). La révolution digitale et l’industrie 1.1.3.2 Le digital révolutionne également l’organisation des usines ; il est à l’origine d’une évolution majeure et progressive des modes de production ; il donne accès en temps réel à de très nombreuses informations sur des outils industriels désormais interconnectés, et permet une analyse poussée de ces données. La notion d’« industrie 4.0 » fait partie intégrante de la réalité des entreprises aujourd’hui, grâce à la combinaison de l’analyse de données intelligentes, de l’automatisation et des opérateurs augmentés. On recense ainsi des avancées de deux ordres : d’une part, l’augmentation de la productivité, grâce à la réduction des stocks, des pannes, des pertes de temps et de matière ; d’autre part, l’amélioration de la flexibilité des processus productifs. L’industrie 4.0 ouvre également les perspectives d’une personnalisation de masse de la production, qui repose notamment sur des actifs industriels localisés au plus près des clients finaux. Le digital est par ailleurs un levier de progrès concernant l’empreinte environnementale des sites industriels, permettant une optimisation de la consommation d’énergie et donc une baisse des émissions de CO 2 . (1) C40 Cities – https://www.c40.org/ (2) Global Covenant of Mayors for Climate & Energy – https://www.globalcovenantofmayors.org/ (3) Nations unies : « 6th Global Environmental Outlook », 2019.

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